Session B.
Arpenter, observer, expérimenter.
Le territoire raconté en marchant
Coporteures : Dimitra KANELLOPOULOU (AAU-CRESSON / ENSA Paris-Malaquais) & Magali PARIS (LéaV / ENSA Versailles)
Centrale dans l’enseignement des disciplines de l’espace (architecture, paysage, aménagement, sciences humaines et sociales), la marche à pied, devient – notamment après 1980 – un outil incontournable pour aborder la question du territoire comme lieu d’action et réalité sensible. En France et à l’étranger, des ateliers de marches d’observation sur le terrain se répandent en tant qu’outil pédagogique pour renouveler l’approche des territoires. Célébrée par les philosophes et les écrivains du début du XXe siècle, pour sa capacité à lier l’expérience corporelle au monde habité, la marche s’utilise comme méthode spécifique de lecture et d’interprétation des dynamiques spatiales ; ruptures, seuils, fragments, enclaves, identités paysagères… Cette pratique quotidienne triviale préoccupe les politiques de transport depuis plus d’un siècle et reste un terrain fécond d’expérimentations pour de nombreux métiers liés à la compréhension et la transformation des territoires et notamment engageant des approches pluridisciplinaires. La marche est devenue dès la fin des années 1990, pour les professionnels comme pour les habitants, un moyen de revendiquer de nouvelles pratiques d’usage collectif et de négociation des espaces publics.
La session invite des communications pédagogiques, réflexives et critiques, qui interrogent la triple appartenance de la pratique de la marche comme objet de recherche, méthode d’investigation in situ et outil opérationnel. On questionne la contribution de la marche à pied pour la lecture critique de territoires selon une perspective interdisciplinaire (géographie, sociologie, urbanisme, architecture, arts vivants…). On cherche également à identifier les pistes que la marche nous offre pour interroger les rapports spatiaux sous un regard itératif entre échelles (du perron à la place de quartier, de la gare au sentier rural). La session est ouverte à tous modes pédagogiques (enseignement théorique, méthodologique et analytique, enseignement du projet, initiation à la recherche…), de la licence au doctorat, aux enseignements éprouvés de longue date comme à ceux plus récents. La session s’ouvre à des entrées multiples que la marche offre pour se rapprocher en chair et en os d’un concept volatile et complexe, celui du territoire. Des questions d’ambiances, d’émotions, de sociabilités, d’imaginaires sont toutes des pistes possibles d’approfondissement du débat.
Références bibliographiques indicatives
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