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Session Q.

Des « merritoires » en transition : les villes des méditerranées contemporaines

Coporteures : Yolande BENARROSH (Mésopolhis / Aix-Marseille Université), Pascale FROMENT (Ladyss / Université Paris 8) & Nora MAREÏ (PRODIG / CNRS)

Cette session questionnera le renouvellement du rapport entre territoires urbains et espaces maritimes dans leurs interactions, par le prisme des processus mondialisés de transformations urbaines. Entre circulations des modèles et expériences singulières, comment se pose la question des « capacités transitionnelles » de ces métropoles des méditerranées contemporaines ?

Ces liserés de contact, et interfaces, sont des territoires « de » et « en » transition, façonnés par les interactions entre flux, réseaux et circulations au niveau mondial ou régional comme par la pluralité des imaginaires géographiques qui se succèdent ou coexistent. À ce titre, les mouvements de plus en plus rapides – réaménagement des fronts de mer, construction de grandes infrastructures, commerce mondial, croisiérisme, passages, etc. –, qui les exposent et en bousculent les équilibres et les pratiques, conduisent à réinterroger ces territoires en tension. Au gré des modes, des mises aux normes, des enjeux (géo)politiques, des crises économiques, environnementales ou sociales, se dessinent des ruptures inédites autant que de nouveaux systèmes de relations multiscalaires, des interstices de résistance dans les mailles de la « ville garantie ».

Ces transitions, parfois brutales, invitent à reformuler en partie l’approche de ces « merritoires » à travers une démarche comparative entre la Méditerranée et d’autres mers intérieures. Nous attendons des communications de différentes disciplines développant les modalités de la fabrique contemporaine de ces métropoles, les fragilités et les reconfigurations territoriales à l’épreuve des tumultes de la mondialisation. Les exemples témoignant de coopérations, d’échanges d’expériences (comme les clubs de ports en Méditerranée) permettront d’interroger les circulations d’expertises et les manières dont les différents acteurs apprennent, ou pas, de leurs pratiques, avec quelles évolutions possibles de ces dernières, et selon quelles logiques de développement territorial ? Tous les exemples de villes et « merritoires » répondant à cette problématique sont bienvenus.

Références bibliographiques indicatives

Belkheiri O., Benarrosh Y., 2019, « La transformation industrielle de la région Tanger Tétouan Al Hoceima. Des enjeux territoriaux en quelques “maux” », in Y. Benarrosh (dir.), Le travail mondialisé au Maghreb. Approches interdisciplinaires, IRD–CJB–La Croisée des chemins, p. 347-364.
Breviglieri M., 2013, « Une brèche critique dans la “ville garantie” ? Espaces intercalaires et architectures d’usage », in E. Cogato-Lanza, L. Pattaroni, M. Piraud, B. Tirone, De la différence urbaine. Le quartier des Grottes/Genève, Genève, MētisPresses, p. 213-236.
Froment P., 2019, La Méditerranée, Paris, CNRS éd., coll. « Documentation photographique », n° 8132.
Mareï N., Wippel S., 2020, « Une perspective urbaine de la régionalisation du monde : Tanger, métropole (eur)africaine », Belgeo, n° 4.
Robinson J., 2002, « Global and World Cities : A View from off the Map », International Journal of Urban and Regional Research, 26(3), p. 531-554.
Rodrigues-Malta R. (dir.), 2008, numéro thématique « Villes portuaires, Horizons 2020. Les nouveaux enjeux du développement », Méditerranée, n° 111.