Sessions > Session JSession J.Territoires de vie des élèves et apprentissages scolaires dans et hors les mursCoporteur·es : Sylvain GENEVOIS (ICARE / Université de La Réunion) & Elsa FILÂTRE (GEODE – INSPE Toulouse)La proposition a pour but de croiser les regards des chercheurs de plusieurs laboratoires et de mobiliser des concepts issus de plusieurs champs scientifiques travaillant les notions de territoire et de territorialité (principalement ici les sciences du territoire, les sciences de l’éducation et la géographie). Les territoires sont largement entrés dans l’enseignement de la géographie aussi bien dans le monde francophone que dans d’autres pays du monde. Ils sont en général enseignés en lien avec la connaissance du monde social, sans pour autant intégrer directement l’apport des sciences du territoire. Au Québec, il s’agit par exemple d’étudier les disciplines du domaine de l’univers social dans « une production qui rend compte de la lecture de l’organisation d’une société sur son territoire ». En Belgique (Wallonie), « la formation géographique a pour finalité fondamentale d’aider le jeune à comprendre le Monde pour lui permettre d’être un citoyen responsable au sein de son territoire ». En France, les territoires sont enseignés dans les programmes d’enseignement secondaire à travers la notion d’habiter qui mobilise les pratiques et les représentations des acteurs (Di Méo, 1996 ; Stock, 2012). Les territoires de vie des élèves ne sont que peu pris en compte ou seulement de manière récente et quelque peu polysémique (Thémines, 2011 ; Baron, 2012). Ils sont souvent confondus avec les territoires de proximité et réduits à l’étude de « l’espace local » ou de « l’espace proche ». Ils sont pourtant l’occasion de mobiliser des apprentissages scolaires de nature variée qu’ils soient géographiques, historiques ou en lien avec les sciences humaines et sociales de manière générale. L’utilisation du territoire comme source d’exploration et d’expérimentation permettant d’observer, décrire, émettre des hypothèses, raisonner et analyser constitue un objet de recherche dans de nombreux pays et en lien avec différentes disciplines scolaires (Gonzales-Weil et al., 2013 ; Boix et al., 2015). Les contextes dans lesquels vivent les élèves et les manières d’expérimenter le territoire « hors les murs de la classe » déterminent des rapports complexes et variés au territoire. Il s’agit d’apprentissages in situ dans des situations qui peuvent être aussi bien formelles qu’informelles. En renouvelant les rapports au territoire, l’usage des outils numériques (notamment de géovisualisation et de géoexploration) est susceptible de déboucher sur de nouvelles formes de territorialité en lien avec le monde géonumérique dans lequel les enseignants et les élèves évoluent (Genevois, 2020). Cette session vise à clarifier la manière dont le territoire est abordé dans les programmes de géographie des niveaux primaire et secondaire, qui semblent jongler entre plusieurs acceptions (territoire du quotidien, de proximité, de vie, d’appartenance, de mobilité…). L’objectif est surtout de pouvoir appréhender le territoire et la territorialité du point de vue des élèves. Comment perçoivent-ils et se représentent-ils leur(s) territoire(s) de vie ? Quelles ingénieries didactiques et quelles méthodes pédagogiques mettre en œuvre pour en faire un véritable objet d’apprentissage ? En quoi ces méthodes sont-elles innovantes pour les enseignants en géographie scolaire ? Références bibliographiques indicativesBaron N., 2012, « Les tourments de la géographie scolaire face aux avancées des sciences du territoire », in P. Beckouche, C. Grasland, F. Guérin-Pace et J.-Y. Moisseron (dir.), Fonder les sciences du territoire, Paris, Karthala, p. 229-239. |
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