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Session P.

Territoires et crises : comment les enseignements bifurquent-ils ?

Coporteur·es : Karim BERTHOMÉ, Cécile COT, Cécile FERRIEUX & Laurent LELLI (AgroParisTech)

L’accentuation sensible des contraintes écologiques impose un renouvellement de la réflexion autour des territoires et de leur capacité à définir et conduire une action publique stratégique naviguant du local au global. Face à des conséquences incertaines, les réponses adoptées sont nécessairement situées et sujettes à controverses (bassins de rétention de l’eau pour l’agriculture, OGM, éoliennes, etc.). Les territoires apparaissent dès lors comme des espaces privilégiés pour des dispositifs publics d’adaptation aux dérèglements climatiques et écologiques (stratégies de relocalisation, promotion des nouveaux modèles économiques, nouvelles stratégies foncières, etc.). Des courants intellectuels, autour de la notion de transition ou d’anthropocène par exemple, accordent une place centrale aux territoires qui constituent de nouveaux référentiels de pensée face aux limites du référentiel du développement durable. Pourtant, le terme « territoire » reste un mot valise, mobilisé par de nombreuses disciplines qui vont des sciences sociales aux sciences du vivant.

Ainsi, la mise à l’agenda du climat, aussi bien dans la sphère politique qu’intellectuelle, vient questionner les recherches et les enseignements sur le territoire. Cette session propose de revenir sur les changements opérés par les formations au regard des crises écologique, environnementale ou encore agricole vécues au niveau des territoires, en faisant l’hypothèse que la vitalité du territoire est objectivable :

  • Au niveau des collectifs enseignants qui se saisissent de la question territoriale, et qui ont fait – ou pas – le choix d’un positionnement original – i. e. de rupture : comment ces choix sont-ils réalisés ? Comment ces derniers s’incarnent-ils dans les programmes et méthodes pédagogiques ? Comment s’inscrivent-ils dans les contextes institutionnels propres aux organisations de formation ? S’ancrent-ils dans des coopérations entre collectifs enseignants et acteurs locaux ? Selon quelles modalités (choix des partenaires, définition des sujets d’étude, etc.) ?
  • Au niveau de la théorie du changement que l’étude du territoire peut alimenter, ou, inversement, de nouvelles conceptions du territoire véhiculées par des théories de la crise : quels sont les concepts et cadres théoriques mobilisés afin d’appréhender les évolutions critiques dans les territoires ? Cette réflexion est en lien avec la recherche en SHS traitant des territoires : comment intègre-t-elle les théories qui traitent de ces crises globales ? Comment répond-elle à des exigences d’immédiateté des réponses attendues par la société ?
  • Au niveau de l’ancrage professionnels des formations : comment les choix de formation se matérialisent-ils sur le plan professionnel : vers quels métiers (missions, compétences), dans quelles organisations (échelles) ? Cet axe permettra ainsi d’explorer l’évolution des métiers territoriaux.

Les communicants sont invités à s’inscrire dans une ou plusieurs de ces pistes de réflexion. La session est ouverte à une diversité de situations de formation (publics formés, institutions de formation, disciplines mobilisées…) et à des propositions issues d’approches pluridisciplinaires.

Références bibliographiques indicatives

Callon M., Lascoumes P., Barthe Y., 2001, Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Seuil.
Chateauraynaud F., Debaz J., 2017, Aux bords de l’irréversible. Sociologie pragmatique des transformations, Paris, éd. Pétra.
Collectif, 2021, « Engager la redirection écologique dans les organisations et les territoires », Horizons publics, Hors-série.
Gwiazdzinski L. (dir.), 2016, L’hybridation des mondes, Seyssinet-Pariset, Elya éd.
Latour B., 2006, Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique, Paris, La Découverte.
Lussault M., 2018, « Des savoirs sens dessus dessous et des formations en attente de réinvention », Tous urbains, 24(4), p. 30-35.
Massicotte G., 2008, Sciences du territoire. Perspectives québécoises, Québec, Presses de l’Université du Québec.
Simonneaux L., Simonneaux J., 2014, « Panorama de recherches autour de l’enseignement-apprentissage des Questions Socialement Vives liées à l’environnement et l’agronomie », Revue francophone du développement durable, n° 4, p. 109-126.

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