Appels > Appel à sessionsEn allemand (lehren / lernen) comme en arabe (تعليم / تعلم) une seule lettre suffit pour passer du concept d’enseignement au concept d’apprentissage. Que le territoire soit défini comme un objet théorique de connaissance scientifique que l’on peut enseigner ou comme un corpus de pratiques que l’on peut transmettre, se pose de manière incontournable la question du rapport entre l’universalité apparente du concept de territoire et la diversité des emplois de la notion et des pratiques qui lui sont associées. La double question posée par le 6e colloque du CIST est à la fois de savoir comment enseigner les territoires (savoirs académiques, méthodes empiriques, approches disciplinaires, etc.) et comment apprendre des territoires (observer, découvrir, décrire, expérimenter, etc.). Le croisement de ces deux questions ouvre plusieurs débats, à la fois théoriques et pratiques, dont le moindre n’est pas de savoir si le territoire est avant tout objet ou sujet de connaissance. Les propositions de sessions porteront aux choix sur les enjeux généraux du colloque ou sur les enjeux spécifiques suggérés par les axes de recherche du CIST. Enjeux générauxUn lexique à construireLa traduction des « mots » des sciences territoriales, d’une langue à une autre ou d’une discipline à une autre, constitue une épreuve de vérité pour juger tant de l’universalité des concepts que de la relativité des notions et finalement de la diversité des usages et pratiques. Le 6e colloque international du CIST pourra être l’occasion de relancer l’ambitieux projet de création d’un lexique à la fois multilingue et interdisciplinaire des sciences territoriales. Ce projet de lexique conduira à se poser la question des « savoirs territorialisés » face aux transitions locales ou globales, et plus généralement aux savoirs mobilisés dans les apprentissages territoriaux, qu’ils soient académiques ou pratiques. Des sessions spéciales consacrées aux échanges de pratiques pédagogiques seront particulièrement bienvenues. Des territoires apprenantsL’hypothèse que les territoires peuvent être, sous certaines conditions, considérés comme des sujets collectifs à même de définir des stratégies de compétitivité ou de coopération a été postulée depuis longtemps [1]. Des learning regions [2] aux best practices [3], s’est constitué un vaste corpus d’expériences qui relèvent tantôt de pratiques technocratiques, tantôt de débats scientifiques. Lieu d’échange et de dialogue entre praticiens et théoriciens, le 6e colloque du CIST constituera une opportunité de revenir sur ces débats, toujours d’actualité. Transitions, crises et rupturesDans un contexte de montée de l’individualisme, le territoire constitue-t-il une nouvelle pensée collective des dynamiques liant temps et espace ; passé, présent et futur ; local et global ? Comment les sciences territoriales produisent-elles une critique du retour du nationalisme ou des formes de repli sur soi à travers la promotion d’hypothétiques origines ? Les enjeux territoriaux des crises multiples (écologie, santé, économie, etc.) qui frappent les sociétés conduisent inévitablement à s’interroger sur l’apport à ce débat des sciences territoriales qui défendent la circulation des modèles tout en gardant une posture critique vis-à-vis des enjeux de domination symbolique et politique dont ils sont porteurs. Les sciences territoriales soulèvent aussi la question de la « capacité transitionnelle » des territoires ainsi que leur place dans le passage d’innovations de niches (locales) à des transformations structurelles. À l’heure de l’Anthropocène, les risques ne peuvent plus être pensés ou gouvernés de la même façon qu’au siècle dernier [4]. Territoires numériquesFace à la montée en puissance des univers numériques virtuels et des algorithmes d’optimisation de la circulation des informations et des connaissances, se pose finalement la question de l’enracinement des savoirs territoriaux dans des contextes, des lieux ou des situations donnés. Le rôle des grandes firmes technologiques dans la reconfiguration des territoires et de leur perception ne saurait être écarté, aussi bien dans sa dimension cartographique (Google Maps / OSM) que dans sa tentative de reconfiguration de l’univers social (Facebook / Meta). Enjeux spécifiquesA&T (Actions & territorialisations)Le colloque renvoie à des enjeux de connaissance des dynamiques territoriales et d’organisation des dispositifs de capitalisation des expérimentations, à la conception de dispositifs de régulation et de réflexivité permettant l’action. Des sessions pourraient porter sur :
INFTER (Information territoriale locale)Quelles difficultés d’apprentissage soulève la diversification des sources de données locales, qu’elles soient générées par la révolution numérique, par la résolution de plus en plus fine des capteurs techniques, par le mouvement d’ouverture des données, etc. ? Des sessions pourraient porter sur :
MEDIA (Médias et territoires)Les représentations médiatiques et culturelles des territoires sont à la fois le résultat d’un processus d’apprentissage et des facteurs de construction ou de reconstruction des espaces physiques et imaginaires. Parmi de nombreux sujets possibles, des sessions pourraient porter sur :
MIT (Mobilités, identités et territoires)Les différents acteurs territoriaux en charge de la mobilité développent aujourd’hui des dispositifs et des offres qui visent à changer ou faire changer les pratiques de mobilité des individus. Dans ce contexte, on peut notamment questionner de façon critique :
PAST (Temps longs des territoires)Comment enseigner ou comprendre les dynamiques socio-environnementales qui sont enregistrées par les territoires sur le temps long ? Et quelle place donner à chacune des différentes variables dans la construction de ces territoires ? Des sessions pourraient porter sur :
REMOC (Régionalisations, mondialisations, circulations)Les interactions entre flux, réseaux et circulations au niveau mondial sont appréhendées à travers les concepts de régionalisation et de mondialisation qui sont des constructions à la fois scolaires, scientifiques et idéologiques. Des sessions pourraient porter sur :
SANTE (Territoires et santé)Avant même l’universelle leçon d’épidémiologie dispensée à la population mondiale par la crise de la Covid-19, la question des inégalités territoriales de santé et d’accès aux soins a fait l’objet d’une prise de conscience croissante dans l’opinion publique. Des sessions pourraient porter sur :
Mobiliser l’expérience du CISTLes questions ainsi posées conduisent à (rė)interroger les douze années de travail du Collège international des sciences territoriales et les jalons posés par ses cinq colloques internationaux.
Calendrier prévisionnel
Modalités de réponseLes langues du colloque sont le français, l’anglais et l’espagnol. Les propositions devront comprendre :
Ces trois premiers points devront être rédigés en français et dans l’une des deux autres langues du colloque (anglais ou espagnol). Ils serviront à rédiger l’appel à communications pour les sessions sélectionnées. Les points suivants pourront être rédigés dans l’une des trois langues :
Modalités d’évaluation des propositionsLes sessions proposées seront évaluées par le conseil scientifique du colloque qui comprend les membres du conseil scientifique du CIST élargi à des personnalités extérieures. Les propositions de sessions seront évaluées selon les critères suivants :
Seront par ailleurs valorisées :
Co-responsables scientifiques
Appel à sessions CIST2023 (pdf) Call for sessions CIST2023 (pdf) Convocatoria de sesiones CIST2023 (pdf)
[1] Camagni R., 2002, « On the Concept of Territorial Competitiveness: Sound or Misleading? », Urban Studies, 39(13), p. 2395-2412 ; Jambes J.-P., 2001, Territoires apprenants. Esquisses pour le développement local du XXIe siècle. |
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