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Session F.

Éduquer au Monde, apprendre le Monde : construction et réception des savoirs sur l’espace mondial

Coporteur‧es : Anne-Cécile OTT, Nolwenn Azilis RIGOLLET & Romain LECONTE (Géographie-cités)

Le Monde est un objet géographique, une échelle, un espace produit par la mondialisation voire un territoire (Didelon, 2013 ; Reghezza, 2015) : c’est une catégorie d’analyse, notamment pour les géographes, mais c’est aussi une catégorie de pratique pour les individus. Généralement compris comme le plus haut niveau de l’échelle géographique, auquel il faut associer une pensée politique et sociale (Grataloup, 2011), le Monde est un objet de savoir et donc d’apprentissage. Que l’on pense à la prise en compte des enjeux globaux, à l’appréhension de l’Altérité, de l’Ailleurs et du lointain, à la projection de soi à l’international, à l’échelle mondiale et aux pratiques spatiales qui en découlent, le Monde s’apprend.

Il s’agit alors d’interroger le rôle dans cet apprentissage des diverses instances vectrices de représentations du Monde. Si l’école est pourvoyeuse de représentations fortement incorporées par les individus (Clerc, 2002 ; Rigollet, 2022 ; Ott, 2020), la socialisation au Monde se fait aussi en-dehors de l’école, notamment par l’accès grandissant qu’en ont les individus sur Internet ou sur les réseaux sociaux (Cicchelli & Octobre, 2017). Les médias, via les informations internationales par exemple (Grasland et al., 2016), façonnent des images du Monde voire contribuent à créer des « espaces publics de références » (Beauguitte et al., 2016). Des acteurs économiques et politiques (ONU, Banque mondiale, ONG, FTN*, etc.) au cœur des processus de mondialisation produisent eux aussi une multiplicité de représentations du Monde, qui en révèle le caractère situé, géographiquement, historiquement et socialement, mais aussi politiquement. Comment ces représentations institutionnelles interagissent-elles avec des représentations plus vernaculaires du Monde ? Y a-t-il des effets de convergence ou au contraire de concurrence entre les différentes manières de (re)présenter l’espace mondial ? Cette session propose donc d’explorer les manières dont sont construits, transmis et réceptionnés les savoirs sur l’espace mondial et d’analyser comment les individus sont socialisés, de façon différenciée, au Monde.

* FTN : firmes transnationales

Références bibliographiques indicatives

Beauguitte L., Grasland C., Severo M., 2016, « Espaces géographiques et représentations médiatiques », L’Espace géographique, 45(1), p. 1-4.
Cicchelli V., Octobre S., 2017, L’amateur cosmopolite. Goûts et imaginaires culturels juvéniles à l’ère de la globalisation, Paris, ministère de la Culture et de la Communication / DEPS, coll. « Questions de culture ».
Clerc P., 2002, La culture scolaire en géographie. Le monde dans la classe, Rennes, PUR.
Didelon C., 2013, Le Monde comme territoire ; pour une approche renouvelée du Monde en géographie, thèse de doctorat, Université de Rouen.
Grasland C., Lamarche-Perrin R., Loveluck B., Pecout H., 2016, « L’agenda géomédiatique international : analyse multidimensionnelle des flux d’actualité », L’Espace géographique, 45(1), p. 25-43.
Grataloup C., 2011, Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, Paris, Armand Colin, coll. « Éléments de réponse ».
Ott A.-C., 2020, « Explorer le monde des enfants. Défis théoriques et méthodologiques de l’analyse des représentations enfantines du monde », Bulletin de méthodologie sociologique, 146(1), p. 56-80.
Reghezza M., 2015, De l’avènement du Monde à celui de la planète : le basculement de la société du risque à la société de l’incertitude, mémoire HDR, volume inédit, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Rigollet N.A., 2022, « Le Monde c’est nous ». L’avènement du Monde au prisme des représentations de l’espace mondial chez les lycéens, thèse de doctorat, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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